2 Juillet 2012

La glace fond, les routes maritimes se dessinent

D’après les données du satellite SMOS, l’une des deux emblématiques routes maritimes qui passent par le pôle Nord devrait bientôt s’ouvrir.
Crédits : Crédits : SMOS-data: Lars Kaleschke, KlimaCampus, Hamburg University

Durant l’hiver, les glaces de l’océan arctique encerclent le pôle Nord et bloquent les deux routes maritimes emblématiques de la région. Régulièrement, à l’approche de l’été, la glace se retire et laisse un passage libre aux bateaux, leurs permettant de rejoindre plus rapidement le Pacifique via le détroit de Béring. La connexion entre Rotterdam et Yokohama, au Japon, est d’environ 6 000 km plus courte via le pôle Nord qu’en empruntant le canal de Suez et en traversant l'océan Indien.

Parallèlement aux mesures in situ, le satellite européen SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity) vient de mettre en évidence l’ouverture imminente de la route du Nord-Est qui passe entre le continent arctique et les côtes sud de la Russie. Sur cette image, on aperçoit la côte sud de la Russie, et plus précisément les côtes sibériennes, bordées par la mer de Laptev. La banquise arctique se trouve plus au nord. La route maritime du Nord-Est passe entre les deux, jamais exactement au même endroit d’une fois sur l’autre.

Les données du satellite SMOS, récoltées en mars et avril 2012, révèlent ainsi que plusieurs zones de glace sont en train de s’affiner sur la mer de Laptev (les taches violettes sur la carte). Le satellite est en effet capable de mesurer l’humidité des continents et la salinité des océans, mais également l’épaisseur de la glace sur une épaisseur de 50 cm. Ainsi, d’un simple coup d’œil, les données satellites permettent de prévoir l’ouverture des routes maritimes.

Le principal instigateur de la mission SMOS est le CESBIO, une unité mixte de recherche qui dépend du CNES, de l’Université Paul Sabatier de Toulouse, du CNRS et de l’IRD. Le CNES est l’un des principaux partenaires de l’ESA dans ce programme ambitieux : il a développé le centre de contrôle du satellite, opéré depuis le Centre spatial de Toulouse et le centre de traitement des données.

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