4 Octobre 2013

Les ballons du CNES s'envolent du Canada

Un ballon du CNES, grand comme un immeuble de 40 étages, s'est envolé dans la nuit du 13 au 14 septembre du Canada. Parti d'Ontario, il a atterri 11 h plus tard au Québec.
Crédits : Fabrice LECINA (Sté S2E CONSULTING pour le CNES sur NOSYCA).

Essai transformé pour les 2 premiers lâchers depuis la base de Timmins au Canada. Mercredi 11 septembre, un ballon stratosphérique de 100 000 m3 ouvrait le bal et s'envolait au-dessus des grands espaces canadiens. 3 jours plus tard, c'était au tour d'un ballon de 800 000 m3, l'un des plus gros ballons du CNES, d'atteindre 39 km d'altitude sous les regards attentionnés d'une quarantaine d'ingénieurs et de scientifiques français. Ces 2 lâchers représentent l'aboutissement de plus d'un an d'intense collaboration entre l'Agence spatiale canadienne et le CNES.

Située à une latitude d'environ 48°N (même latitude que Paris mais avec beaucoup plus de neige en hiver et moins d'habitants à l'année), la base de Timmins est amenée à remplacer les bases françaises d'Aire-sur-l'Adour (Landes) et de Gap-Tallard (Hautes Alpes). Celles-ci ne sont plus utilisées depuis 2007 en raison d'une trop forte densité de population dans les zones d’atterrissage. « Pour les scientifiques, il était essentiel de conserver une base de lancement à moyenne latitude : 40 ans de données existent pour ces régions stratosphériques aux régimes de vent bien caractéristiques » explique Françoise Delcelier-Douchin, responsable du développement des filières ballons au CNES. Et d'ajouter : « Mais l'arrêt des lâchers depuis Aire-sur-l'Adour n'est que momentané. Nous travaillons sur des lâchers avec des amerrissage dans l'Atlantique. »

Pour le CNES, cette campagne canadienne a été l'occasion de tester un nouveau système de commande et de contrôle des ballons surnommé Nosyca, ainsi qu'une nouvelle nacelle capable d'emporter 400 kg d'instruments scientifiques et technologiques, pour un poids total de 1 100 kg. Hélas, l'échec de l'ouverture du parachute (le même que celui qui équipait la capsule Dragon de la NASA) a conduit à la destruction d’une grande partie des équipements contenus dans la nacelle. Les équipes du CNES s’attellent à en trouver la cause.

Pour le Canada, ces vols ont été l'occasion de restaurer un programme ballon qui avait été réduit il y a une dizaine d'années principalement pour des raisons budgétaires. La base de Timmins devrait entrer dans un mode de fonctionnement de croisière dès 2014, avec au moins une campagne de lâchers tous les 2 ans.

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La France est l'un des rares pays avec les États-Unis et le Japon à maîtriser l'ensemble des techniques nécessaires aux vols ballons. Depuis 1961, elle a réalisé plus de 3000 lâchers en se basant sur les compétences internes au CNES en thermo- et aérodynamique, mécanique, thermique, électronique et informatique, mais aussi un industriel associé (Zodiac).

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