3 Septembre 2014

Photo mystère : mais pourquoi ces tenues d'astronautes ?

Faire le plein des satellites n'est pas sans danger et impose le port d'une tenue de protection parfaitement étanche. Comptez 30 à 45 min pour l'enfiler.

A Kourou, une quinzaine de techniciens enfilent régulièrement des combinaisons qui les transforment en astronautes. Ces tenues les protègent lors de la manipulation de produits hautement toxiques, corrosifs, irritants et inflammables : les ergols des satellites et fusées. « Dès que nous utilisons des flexibles souples qui pourraient se débrancher, nous revêtons cette tenue lourde. Elle nous protège de toute giclée accidentelle de produits dangereux. Notre scaphandre est équipé d'un réseau d'air autonome qui nous empêche d'inhaler toute vapeur toxique. Nous sommes en contact radio permanent avec un centre de contrôle qui nous assiste et veille sur nous durant les opérations. C'est la politique du risque zéro » explique Daniel Pradinaud, ergolier au Centre spatial guyanais.

D'un poids moyen de 12 kg (et jusqu' 15 kg pour les grandes tailles), ces tenues sont portées parfois pendant 5h. Elles nécessitent donc une excellente forme physique. Mais ne croyez pas que le métier d'ergolier soit réservé à la gente masculine : une femme exerce à Kourou et a notamment rempli les réservoirs de la fusée Ariane-5 qui a emporté le vaisseau ravitailleur européen, l'ATV-5 « Georges Lemaître », vers la Station spatiale internationale, le 12 août dernier.

Le saviez-vous ? Les fusées et satellites emportent 2 types d'ergols : un ergol qui brûle (le carburant) et un ergol qui fournit l’oxygène (le comburant). Dans l'espace, il n'y a en effet pas d'oxygène pour assurer la combustion !

Focus : 3 groupes d'ergoliers travaillent à Kourou. Les « ergoliers lanceurs », appelés communément « ergoliers ELA » pour « Ensemble de Lancement Ariane », s'occupent du remplissage des réservoirs d'Ariane-5. Les « ergoliers EPCU » pour « Ensemble Préparation Charge Utile » s'occupent de la préparation des ergols dédiés aux satellites. Les « ergoliers clients » viennent eux ponctuellement en Guyane pour remplir les réservoirs de leurs satellites dans des halls dédiés puis repartent chez eux. Sur la photo, 2 « ergoliers clients » sont en train de remplir les réservoirs de DZZ-HR, le 1er satellite d'observation de la République du Kazakhstan qui a décollé le 29 avril 2014 à bord du lanceur européen Vega.

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