4 Août 2016

500e déclenchement de la Charte au Bangladesh

La Charte internationale "Espace et catastrophes majeures" vient d’être activée pour venir en aide aux victimes de terribles inondations au Bangladesh. C’est la 500e fois que l’organisation co-fondée par le CNES en 2000 se mobilise.

16 membres en 2016

La Charte internationale "Espace et catastrophes majeures", c’est une histoire qui dure depuis maintenant plus de 15 ans. Au départ, composée de 3 agences spatiales, les membres fondateurs, à savoir le CNES, l’ESA et l’ASC (l’Agence Spatiale Canadienne), elle compte désormais 16 membres.

Ces agences spatiales mettent à disposition des organismes de secours du monde entier leurs moyens d’observation spatiale, leurs satellites, pour venir en aide aux victimes de catastrophes naturelles ou industrielles. La Charte est sollicitée en moyenne une quarantaine de fois par an.

Fournir des cartes d’aide au secours

"Des utilisateurs autorisés aux 4 coins du monde, c'est-à-dire inscrits auprès de la Charte, possédant les moyens de communications adéquats et ayant suivi une formation spécifique peuvent déclencher la Charte à tout moment, explique Claire Tinel, représentante du CNES auprès de la Charte internationale "Espace et catastrophes majeures". Ils sont 61 aujourd’hui, sachant que n'importe quel pays dans le monde a accès à la Charte au moins par l’intermédiaire de ces utilisateurs autorisés ou par les Nations Unies." Pour son 500e déclenchement, le 1er août 2016, la Charte vient en aide aux victimes de très fortes inondations au Bangladesh. On estime à 1,5 millions le nombre de personnes touchées par cette catastrophe.

La Charte "Espace et catastrophes majeures" mobilisée pour le Népal en 2015. Crédits : CNES.

Le 1er ordre a été envoyé seulement 1h30 après l’appel

"Un utilisateur autorisé du réseau Sentinel Asia, un réseau régional de réponse aux urgences en Asie, a déclenché la Charte le 1er août 2016 à 10h41 CEST, raconte Claire Tinel. Le Call Officer d’astreinte de la Charte a ensuite demandé aux agences membres de programmer leurs satellites selon un scénario bien précis déployé dans les cas d’inondations. Le 1er ordre a été envoyé seulement 1h30 après l’appel." Au total, ce sont une dizaine de satellites d’imagerie radar et optique de nationalités différentes qui sont mobilisés sur la zone (sur les 35 qui composent la constellation de la Charte).

Les images vont permettre de fabriquer des cartes de dommages et de situation qui seront envoyées aux équipes de secours et aux autorités sur place. "Dans le cas des inondations, les cartes mettent principalement en évidence le périmètre géographique de la zone affectée et permettent aussi de visualiser d’un seul coup d’œil les axes endommagés qui pourraient ralentir les secours" précise Claire Tinel. Malheureusement, on sait que ce 500e déclenchement sera suivi par beaucoup d’autres activations cette année et les années suivantes, mais pour tous, la Charte y répondra et déploiera tous ses moyens pour aider les secours.

Claire Tinel, représentante du CNES auprès de la Charte internationale "Espace et catastrophes majeures". Crédits : CNES/E. Grimmault.



Carte de situation réalisée grâce à la Charte et fournie aux autorités du Bangladesh dès le 2 août 2016. Crédits : DLR e. V. 2016, Distribution: Airbus DS Geo GmbH
Map produced by Geoinformatics Center, Asian Institute of Technology.

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La charte apporte aussi des données pour la science

Catherine Proy, ancienne représentante du CNES auprès de la Charte, co-signe un article scientifique publié dans Science  (15 juillet 2016) qui analyse plus de 1000 activations de différentes coopérations internationales, dont la Charte, lors de ces 15 dernières années. Il montre que les activations sont concentrées essentiellement sur l’Asie et l’Europe, en phase avec la distribution statistique géographique et temporelle des catastrophes naturelles. L’article met aussi en perspective l’utilisation des moyens satellites pour aider les secours dans les pays touchés.

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