29 Mars 2013

Lutter contre les insectes ravageurs... Depuis l'espace !

Ils éventrent la forêt, ils la dévastent... « Ils », ce sont les scolytes, des coléoptères d’à peine 1 cm de long, capables de ravager une forêt de pin maritime en 3 ans. Si le satellite peine encore à repérer l’insecte, il n’en donne pas moins de multiples informations sur l’état de la forêt, l’état des arbres et, par conséquent, sur le travail des prédateurs.

Des dispositifs « emboîtés »

En 2009, le massif landais, durement atteint par la tempête Klaus, offrait aux insectes ses arbres fragilisés en pâture.

Pour indemniser justement les propriétaires des zones affectées, le ministère chargé de la forêt commandait, au SERTIT* de Strasbourg, une évaluation des bois « scolytés » mettant en évidence les dégradations, parcelle par parcelle.

Parallèlement à ce travail, une étude de méthodologie, menée par Nicolas Bories, ingénieur du ministère chargé de la forêt et en détachement à l’INRA-Bordeaux, développait une méthode d’observation applicable à toute forêt.

« On a procédé par dispositifs emboîtés. On a d’abord recueilli des informations sur une zone, puis à une échelle plus grande, puis à l’échelle du massif tout entier », explique le spécialiste.

Comment l'imagerie spatiale repère-t-elle les insectes ?

Comment l’imagerie satellitaire peut-elle traquer les insectes xylophages ?

En s’installant entre l’écorce et le bois, le scolyte bloque la sève qui vient à manquer, l’arbre étouffe et meurt.

Quand il meurt, le conifère rougit, 1er indicateur des dégâts pour ceux qui analysent les images satellitaires.

Le satellite (en l’occurrence Spot-5 pour l’étude du ministère) met en évidence les changements et pointe ainsi les dégâts causés par les insectes.

L’histoire de chaque pixel est analysée en continu et des relevés de terrain vérifient les informations satellitaires.

Fort de ces données sur les parcelles, le ministère chargé de la forêt a assorti l’octroi de subventions à la mise en place, par les propriétaires, de mesures de prévention contre la prolifération des insectes : écorçage ou coupe des arbres touchés, réduction du temps de stockage du bois coupé.

Dominique Guyon, ingénieure de recherche à l’INRA, attend maintenant Sentinel-2 :

« ce satellite conciliera haute résolution et grande fréquence. Nous pourrons ainsi mieux pister les ravages à l’intérieur même de chaque parcelle » précise-t-elle.

*Service régional de traitement d'image et de télédétection

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