12 Septembre 2013

Ultime répétition pour les équipes de Gaia

Le satellite Gaia va récolter, dès 2014, des milliards d’informations sur notre galaxie. Mais les centres de calcul de la mission européenne sont-ils fins prêts à gérer une telle masse de données au quotidien ? Pour le savoir, une répétition générale a eu lieu début septembre.
12 septembre 2013

Des alertes pour les comètes

Le satellite Gaia n’a pas encore commencé sa chasse aux étoiles et aux objets célestes. Pourtant, ces derniers jours, les ingénieurs et les scientifiques du Centre Spatial de Toulouse étaient déjà sur le pont. Pour quelle raison ? S’entraîner à gérer des masses de données astronomiques, équivalentes à celles que Gaia leur enverra quotidiennement.

« Au Centre Spatial de Toulouse, la répétition générale s’est passée comme prévue, annonce Véronique Valette, chef de projet CNES de la mission Gaia. On a réussi à réceptionner et traiter les données simulées de Gaia en flux continu, jusqu’à 120 giga-octets par jour, et à se coordonner avec les cinq autres centres de calculs européens (1). »

De leur côté, les scientifiques avaient un double objectif : vérifier que les étoiles était positionnées avec la précision souhaitée, mais aussi que leurs logiciels étaient capables de repérer rapidement les objets astronomiques d’intérêt au sein des données de Gaia.

« Gaia va localiser plusieurs centaines de millions d’étoiles au fil des mois, rappelle Olivier La Marle, coordinateur des programmes astrophysiques au CNES. Mais le satellite va aussi déceler d’autres évènements, comme des astéroïdes ou des étoiles variables en activité, qu’il faut pouvoir signaler aux astrophysiciens dans les 24h, et non 6 mois plus tard. »

1 milliard d’étoiles à cartographier

A long terme, l’objectif de Gaia est d’offrir une cartographie 3D de la Voie Lactée. « Le satellite mesure la position relative, la brillance et le spectre des étoiles mais aussi de tous les objets détectés, comme les naines brunes (2) ou les galaxies », explique Olivier La Marle.

« Pour obtenir une cartographie, il faut ensuite que les logiciels – notamment ceux du Centre Spatial de Toulouse – remettent de l’ordre dans ces données, ce qui est loin d’être simple, souligne-t-il. Plus de 6 000 cœurs de calcul seront ainsi nécessaires pour assurer 6 000 milliards d’opérations par seconde pendant les 7 ans. »

Au bout de 7 ans de moissons et de calculs, les scientifiques disposeront alors d’une carte plus précise que jamais, référençant plus d’un milliard d’étoiles et d’autres objets, autrement dit d’un outil de travail idéal pour étudier l’histoire et l’évolution de l’univers.

Le satellite Gaia rejoindra l’espace le 20 novembre prochain, à bord d’une fusée Soyouz. « Le satellite est actuellement à Kourou », précise Olivier La Marle. « Mais les 1eres données n’arriveront qu’en janvier 2014, les scientifiques ont donc encore quelques mois pour affiner leurs logiciels de traitement et être fins prêts ! » conclut Véronique Valette.

(1) ESAC à Madrid, Institut d’astronomie de Cambridge, Université de Barcelone, Centre de traitement de Turin et ISDC à Genève.
(2) Objet qui n’est pas suffisamment massif pour être considéré comme une étoile.

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