11 Mars 2015

Eclipse du 20 mars : les photomètres du CNES dans les valises

Une quinzaine de passionnés emmènent dans leurs bagages des photomètres spécialement développés par le CNES pour déterminer le diamètre du Soleil en observant l’éclipse totale du 20 mars prochain.

Recueillir un maximum de données

Une éclipse solaire, c’est un moment inoubliable où la température chute brutalement et où la nature s’arrête. C’est aussi l’occasion de déterminer le diamètre de l’astre du jour de façon extrêmement précise. Comment ? En enregistrant des courbes de lumière à l’aide d’instruments photosensibles, des photomètres. Ceux du CNES, fabriqués par une PME toulousaine, sont d’un genre un peu particulier puisqu’ils permettent d’enregistrer automatiquement ces données pendant les éclipses totales, au moment où la Lune s’invite entre le Soleil et la Terre.

« Nous avons eu l’idée de mesurer le diamètre du Soleil de cette façon pour la 1ere fois pendant l’éclipse du 11 juillet 2010 en Polynésie française, explique Jean-Yves Prado, expert en physique solaire au CNES. Les données enregistrées devaient compléter les observations du satellite Picard alors en orbite. »

Puis l’expérience sera renouvelée pendant les 2 éclipses suivantes : en 2012 en Australie puis en 2013 au Gabon. « L’objectif est de déterminer les variations éventuelles de diamètre du soleil sur de longues périodes de temps et en déduire une possible relation entre le diamètre du Soleil et son activité » explique le scientifique.

« Une boite à sucres »

Et Jean-Yves Prado ne compte pas en rester là. Mais pour collecter toujours plus de données et à moindre frais, il a eu l’idée de contacter des voyagistes. Une quinzaine de touristes en partance pour le Spitzberg et les îles Féroé ont ainsi répondu à l’appel et emportent dans leurs bagages les photomètres du CNES, de la taille d’une boite à sucre.

« Le jour de l’éclipse du 20 mars, ces volontaires auront juste à appuyer sur le bouton ON de chaque boitier pour enregistrer une heure de données, s’enthousiasme Jean-Yves Prado. L’avantage de ce dispositif, c’est qu’on a un opérateur qui reste à proximité pendant toute la durée de l’éclipse de façon à veiller au bon positionnement de l’appareil. »

Plusieurs partenaires scientifiques participent à l’aventure : le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, l’Université de Polynésie Française, l’Institut d’Astrophysique de Paris et l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides. Quant aux voyagistes*, ils sont de plus en plus nombreux à être séduits par cette initiative.

*66°Nord, Grand Nord Grand Large, Chasseurs d’éclipses.

Jean-Yves Prado sera à la Cité de l'espace de Toulouse vendredi 20 mars 2015, pour commenter l'éclipse de Soleil à partir de 9h (entrée demi-tarif de 9h à 11h).

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