23 Juin 2005

Au menu… dans l’espace

La question de l’alimentation a toute sa place dans la préparation des vols habités et se pose d’autant plus sérieusement aujourd’hui que la durée des missions s’allonge. Facilités de transport et de stockage, apports nutritionnels, variation des saveurs sont autant de critères qui entrent en jeu dans la sélection des portions embarquées. Tous ces thèmes font l'objet d'un dossier spécial du Cnes Mag de juin, dédié à la nutrition et l’espace. Voir le dossier
23 juin 2005

Des repas pas si simples

La nourriture embarquée lors des vols habités répond à des critères stricts. Impératif d’équilibre des apports nutritifs, de diversité des plats et de variation de leur saveur, de sécurité sanitaire... sans oublier les problèmes de volume liés aux capacités de stockage !
Une mauvaise estimation des besoins nutritifs des spationautes peut nuire à leur santé et par là, à la mission. Atrophie musculaire, déficience du système immunitaire, problèmes cardio-vasculaires et décalcification sont les risques encourus si les plats ne sont pas correctement équilibrés.
Si se nourrir est avant tout une nécessité physique, l’alimentation a aussi un véritable rôle psychologique. Une alimentation saine limite le stress et contribue ainsi au maintien de bonnes relations au sein de l’équipage.


D’autre part et en particulier sur les missions de longue durée, il faut casser la monotonie des repas, souvent identiques et peu originaux. Des plats plus subtils, dits de « gastronomie spatiale », sont alors introduits pour des occasions exceptionnelles.

Selon Jean-Pierre Haigneré, « partager un repas, se réunir autour d’aliments raffinés, restaure des éléments de vie sociale » , ce qui constitue « un lien avec la Terre. »

Des cailles au madiran dans l’ISS ?

Voilà quelques années qu’est née la gastronomie spatiale à l’initiative du cuisinier R.Filippi. En 1996, ses portions compactées s’envolaient vers la station MIR. Le succès fut immédiat. Depuis, sa carte s’est élargie : entre autres, rôti de veau au miel, cailles au madiran, thon au citron confit.

Ces repas restent exceptionnels et loin d’être un luxe inutile, ils constituent un réel soutien psychologique. Ils permettent de réunir l’équipage lors d’événements à célébrer comme une sortie extravéhiculaire.


Le Cadmos et l’Esa collaborent aujourd’hui avec le groupe Alain Ducasse pour créer des plats destinés à l’ISS.

Objectif : approvisionner régulièrement la station afin que la gastronomie spatiale entre dans les habitudes des spationautes !

La question de l’alimentation dans l’espace se pose aussi à plus long terme. L’Esa envisage des cultures sur le sol martien, en profitant des ressources naturelles de la planète rouge : dioxyde de carbone, lumière naturelle, alternance de jours et de nuits…
8 plantes sont sélectionnées et quelques recettes, dont les gnocchis de pomme de terre à la spiruline, sont déjà au point.

Dans l’attente d’une carte plus détaillée !

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