27 Décembre 2006

Début d’année studieux pour Corot

Après un lancement parfait intervenu le 27 décembre dernier, c’est dans l’obscurité que Corot, le chasseur d’exoplanètes du CNES, subit actuellement une batterie de tests destinés à vérifier qu’il s’acclimate bien à son nouvel environnement spatial.
Depuis sa mise sous tension intervenue le 2 janvier, Corot a entamé le programme de calibration de ses capteurs de lumière. L’objectif de cette procédure, qui se déroule paradoxalement dans l’obscurité, est de vérifier pixel par pixel les matrices de détecteurs. 3 diodes lumineuses de couleurs différentes émettent des séries d’éclairs afin de mesurer la réponse de chacun des pixels en fonction de la nature et de la quantité de lumière émise.

Chaque pixel a en effet son rendement propre : « pour une quantité de lumière donnée, un pixel ne va pas produire exactement la même quantité de courant que ses voisins. Il faut donc tenir compte de chacune de ces « individualités » pour savoir quelle correction il faudra appliquer aux données » explique Laurent Boisnard, responsable système de la mission.

Il s’agit également de déceler d’éventuels pixels au comportement anormal, présentant un rendement trop faible ou au contraire trop élevé.

En attendant la première lumière

Lundi 8 janvier au soir, les ingénieurs du centre de contrôle ont fait pivoter le satellite de 6° autour de son axe de roulis afin de pouvoir procéder à un essai des 4 tuyères de propulsion, qui ont parfaitement fonctionné.
Mais la prochaine grande étape pour Corot, ce sera la « première lumière », une phase toujours cruciale pour un télescope, qu’il soit au sol ou dans l’espace.
« Nous attendons avec impatience la première image de ciel » confie Laurent Boisnard. « Elle seule permettra de vérifier le comportement complet du télescope, notamment la qualité des réglages optiques ». Pour cela, il faudra attendre le 17 janvier et l’ouverture du couvercle du pare-soleil destiné à protéger le satellite de la lumière parasite en provenance de la Terre.

Comme un diable jaillissant de sa boîte

Ce jour-là, les ingénieurs du centre de contrôle enverront depuis Toulouse un ordre de réchauffage d’un alliage métallique à mémoire de forme. En reprenant sa forme, celui-ci sectionnera une vis prédécoupée, libérant ainsi un ressort de rappel qui ouvrira le couvercle en quelques secondes seulement.

Crédits : CNES.

Puis quelque temps après viendra la première image du ciel tant attendue, suivie de la mise en station sur le premier champ stellaire scientifique sélectionné. Il faudra alors entrer en mode de pointage fin, dernière étape critique du projet puisqu’il faut atteindre les 0,5 secondes d’arc de stabilité de la ligne de visée, soit la taille apparente d’une pièce de 10 centimes vue à plus de 3 km de distance !

À l’issue de ces ultimes vérifications, Corot devrait pouvoir commencer ses premières observations scientifiques tout début février, soit moins de 6 semaines après son lancement, en parfaite conformité avec le calendrier annoncé avant son départ.