20 Janvier 2009

Echographie à distance : un test grandeur nature

Le 1er robot permettant de réaliser des échographies à distance a vu le jour en 2003 grâce aux travaux du Professeur Arbeille, à Tours, avec le soutien de l’ESA et du CNES. Aujourd’hui, à travers le projet ARTIS* financé par l’ESA**, un service complet de télé-échographie robotisée est sur le point d’être testé.
20 janvier 2009

Des robots performants

Face à une douleur abdominale suspecte, l’échographie est le 1er examen médical qui s’impose. Seulement voilà, l’expert capable de manier une sonde échographique et d’interpréter les images obtenues n’est pas toujours sur place. C’est ainsi qu’en 1997, le professeur Philippe Arbeille du CHU de Tours a l’idée de réaliser un robot de télé-échographie avec le soutien de l’ESA et du CNES.
Le principe ? Un bras robotisé portant une sonde ultrasonore est placé sur le ventre du patient par un infirmier.

De son côté, à plusieurs dizaines voire centaines de km de là, l’échographiste dirige les mouvements de la sonde à l’aide d’un joystick et réalise son diagnostic, en direct, grâce à un écran de contrôle.

La faisabilité du concept et les capacités techniques de différentes versions du robot ont déjà été démontrées. Pour autant, la validation en conditions réelles du service est encore nécessaire et sa pérennisation reste à évaluer.

« Entre faire une démonstration technologique sur une journée et mettre en place un service pré-opérationnel sur plusieurs mois, il y a un grand vide que nous essayons de combler avec ce projet », explique Didier Schmitt, responsable du projet à l’ESA.
La faisabilité du concept et les capacités techniques de différentes versions du robot ont déjà été démontrées. Pour autant, la validation en conditions réelles du service est encore nécessaire et sa pérennisation reste à évaluer.

Vers un service opérationnel

« A travers le projet ARTIS, nous allons vérifier que le service d’échographie à distance fonctionne de bout en bout, poursuit Nathalie Ribeiro, responsable du programme « désenclavement sanitaire» au CNES. On va également étudier le marché, s’assurer que le service répond à une vraie demande. Il doit par ailleurs rester accessible. »

Le projet Artis en vidéo (sujet extrait du Journal de l'Espace - mai 2008.) Crédits : CNES.

La qualité de la liaison satellite, sur laquelle repose celle de l’examen, sera surveillée de prêt. Car si les lignes téléphoniques suffisent parfois, le satellite devient indispensable lorsque le patient est isolé.

« Il faut que le débit soit suffisant pour que les images échographiques soient de qualité, c’est-à-dire interprétables par les médecins, et transmises en temps réel, précise Nathalie Ribeiro. Notre mission est également de vérifier qu’il y a de véritables retombées médico-économiques pour l’hôpital et la caisse d’assurance maladie. »
Le service de télé-échographie devrait en effet permettre aux hôpitaux secondaires, en pénurie d’échographistes, de bénéficier de l’avis d’un expert et d’éviter le transfert systématique des patients vers de plus grands hôpitaux.

Les robots seront installés sur des sites pilotes dans le courant du 1er trimestre 2009 et le service testé tout au long de l’année. Si l’évaluation du service est positive, la télé-échographie pourrait être déployée dans divers hôpitaux secondaires mais pourrait également trouver sa place dans certains villages isolés d’Afrique ou d’Amérique du Sud.
*Advanced Robotic Tele-echography Integrated Service.
**European Space Agency : l'Agence spatiale européenne.

Voir aussi

Actualités antérieures

Reportages diffusés dans le Journal de l'espace :

Article :