25 Février 2010

Jason-3 pour comprendre le changement climatique

Le satellite d'océanographie européano-américain devrait être lancé en 2013 pour remplacer Jason-1. Objectif : continuer à surveiller l'élévation du niveau des océans. C'est la poursuite de 21 ans de mesures d’une précision exceptionnelle.

Jason, « Formule 1 » de l’altimétrie

Actuellement, le niveau de la mer s’élève chaque année de 3,5 mm en moyenne alors qu’il ne s’élevait que de 1,7 mm en 1993-1994.

Un doublement en 20 ans et une augmentation cumulée de près de 6 cm.

Comment des mesures d’une telle précision, qui servent notamment de référence aux travaux de GIEC* ont-elles pu être obtenues ?

Grâce à la lignée des satellites d’altimétrie : Topex-Poseidon (1992-2005) puis Jason-1 et Jason-2 (à partir de 2001).

Jason-2, l'odyssée des océans

Depuis le 20 juin 2008, Jason-2 est en orbite. Objectif : assurer la continuité des données altimétriques fournies par Topex-Poseidon puis Jason-1. Des données indispensables notamment pour mieux comprendre le changement climatique. Crédits : CNES/Eumetsat.

« L’altimétrie océanique, c'est-à-dire la mesure du niveau de la mer depuis l’espace avec une précision extrême sur toute la surface du globe a été une véritable révolution, explique Eric Thouvenot, responsable du programme Jason-3 au CNES. Car auparavant, on ne disposait que d’instruments locaux et peu précis : les marégraphes. »

Sans compter que Jason, « c’est un peu la Formule 1 de l’altimétrie : conçu pour la haute performance, il combine les meilleurs altimètres existants, qu’on place sur une orbite optimal et qui permet notamment de s’abstraire des effets des marées. »

Des performances qui en font la référence pour les autres satellites altimétriques, moins précis...

La météo de l’océan

Début 2008, le lancement de Jason-2, a permis d’obtenir davantage de données sur les côtes et les embouchures des grands fleuves.

Il fournit en temps quasi-réel des mesures à de très nombreux utilisateurs : ses cartes de niveau de la mer, de la hauteur des vagues, de la vitesse des vents, sont indispensables pour la prévision météorologique, la pêche côtière, ou encore l’aménagement du territoire.

« Jason-1, qui arrive en fin de vie vole actuellement en tandem avec Jason-2, permettant un doublement de la couverture de la planète. » rappelle Eric Thouvenot.

Copie conforme de Jason-2, Jason-3 remplacera donc Jason-1 à 1 336 km d’altitude.

Le contrat a été signé le 24 février dernier entre le CNES et Thales Alenia Space qui en assurera la construction.

Depuis presque 20 ans, ces satellites permettent de mieux comprendre et de décrire le gigantesque système de courants qui parcourt les océans en surface et en profondeur.

Ce système met en jeu d’immenses transferts d’énergie et est un des principaux moteurs du changement climatique.

 

* Groupement Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat.

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